dimanche 28 mars 2010

La Princesse aux Huitres (1919)


Die Austerprinzessin (Ernst Lubitsch)

M. Quaker, "le roi américain des huîtres" est un nouveau riche doté d'une fille hystérique et capricieuse, Ossi, qui s'est mise en tête d'épouser un prince. Peu impressionné par ses colères, mais ne pouvant néanmoins rien lui refuser, Quaker contacte un arrangeur de mariages, qui trouve dans ses fichiers un prince Nucki, noceur désargenté. Nucki, peu enthousiaste, envoie son ami Joseph enquêter sur la fiancée.

Au palais du roi des huîtres; Joseph est pris pour le vrai prince, mais on le fait néanmoins attendre pendant que Quaker fait la sieste et que Ossi prend son bain, assistée par une armée de soubrettes. Le faux prince est enfin présenté au père et à la fille, qui l'emmène pour une bénédiction nuptiale expresse.

Le repas de mariage a lieu en présence d'une foule d'invités qui sont victimes d'une épidémie de fox-trot. Joseph qui joue toujours le rôle du prince s'intéresse surtout au festin (pendant que le vrai Nucki déjeune d'un hareng saur). Le soir Ossi s'endort dans les bras de son ours en peluche tandis que Joseph est envoyé dans ses appartements.

Le lendemain, Ossi rejoint ses amies de la "Ligue Antialcoolique des Filles de Milliardaires", qui doit traiter le cas du vrai prince Nucki, rentré ivre d'une virée avec ses amis. Chacune d'elles le trouvant à son goût, Ossi gagne à l'issue d'un tournoi de boxe le droit de s'en occuper personnellement, et le ramène dans sa chambre. C'est le coup de foudre, attristé par la révélation qu'ils sont tous deux mariés. C'est alors que Joseph intervient, hilare, et leur apprend qu'ils sont mariés ensemble ! Les vraies noces ont alors lieu, et Quaker est enfin impressionné en voyant sa fille dans les bras de son mari.

"Comédie grotesque en 4 actes", "La Princesse aux Huitres" est un des sommets de l'œuvre muette de Lubitsch. C'est une comédie à la fois loufoque et subtile qui se moque aussi bien des Américains milliardaires que de la noblesse allemande désargentée, avec des quiproquos audacieux et vaudevillesques flirtant par moment avec le grivois. Et chez Lubitsch, les femmes sont drôles et savent toujours ce qu’elles désirent contrairement aux hommes.

Mais c'est aussi un film très innovant, avec quelques expérimentations formelles et rythmiques assez surprenantes pour l'époque (la danse de Joseph dans les motifs géométriques du salon d'attente, et l'inénarrable séquence du fox-trot), et où Lubitsch montre une habileté prodigieuse en dirigeant une foule de figurants dans des scènes où chaque geste semble chorégraphié.

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