dimanche 28 mars 2010

L'Auberge Rouge (1923)


L'Auberge Rouge de Jean Epstein


En 1825, un banquier parisien donne un dîner pour son fils André et sa fiancée Victorine. Celle-ci est accompagnée par son oncle Jean-Frédéric Taillefer, ancien fournisseur des armées impériales. Parmi les invités se trouve le riche marchand Herman, qui raconte une histoire arrivée en 1799.

Une nuit pluvieuse d'octobre, en Alsace, deux jeunes médecins ont été contraints de s'arrêter dans une auberge. L'un d'eux, Prosper Magnan, s'intéresse à la servante, qui ne lui est pas indifférente. L'aubergiste s'occupe bientôt d'un nouvel arrivant, un aristocrate hollandais, qui s'avère être un courtier en diamants. Une cartomancienne tire les cartes à Prosper et révèle : "or - crime - mort". Le courtier doit dormir dans la même chambre que les médecins. Prosper est tenté de le tuer pour le voler, mais il renonce, après être sorti sous la pluie en proie à une grande agitation. Le lendemain matin, le Hollandais est trouvé mort égorgé et les diamants ne sont plus là. L'autre médecin a disparu, et Magnan est retrouvé ensanglanté, et est arrêté. Taillefer se montre nerveux, surtout quand Herman révèle que l'autre médecin se nommait aussi Frédéric.

Le récit reprend. Magnan est jugé, il se défend mal, et tout l'accable, le seul témoignage en sa faveur étant celui de la fille de l'aubergiste. Il est condamné, et immédiatement fusillé dans un champ. La jeune fille arrive trop tard pour le voir une dernière fois. Désespérée, elle raconte l'histoire à un voyageur et lui demande de porter la dernière lettre de Magnan à sa mère. Ce voyageur était Herman.

Taillefer est de plus en plus agité. André, déjà soupçonneux, l'invite à une partie de cartes après dîner, au cours de laquelle il retrouve les trois cartes fatales de la cartomancienne. André exprime clairement ses soupçons: il était le deuxième médecin de l'auberge, qui a commis le crime et laissé son ami mourir à sa place. Taillefer se lève, et s'effondre frappé d'une attaque. Victorine ébranlée pose sa tête sur l'épaule d'André.
Premier film de fiction de Jean Epstein, "L'Auberge Rouge" est adaptée d'une nouvelle de Balzac. Sa structure est inhabituelle pour l'époque, avec deux histoires entremêlées qui interagissent l'une sur l'autre. Epstein applique "ses théories sur l'image subjective, sur la valeur de l'atmosphère, sur la signification de la composition des plans, sur celle du flou et des surimpressions, sur la cadence, sur le montage, sur les interpolations, les retours en arrière, sur les ralentis" (H. Langlois) pour faire monter lentement la tension et la menace.

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